Route trait breizh

Les Routes européennes ont pour objectif de mettre en valeur le cheval de trait. Elles réunissent des passionnés, heureux de se retrouver. La camaraderie n’exclut pas une saine compétition. Depuis plusieurs mois, en prévision des retrouvailles, les chevaux de trait sont entrainés, préparés, bichonnés pour faire pour donner le meilleur d’eux-même et faire ainsi, la démonstration de leurs nombreux talents.

En août 2024, les routes de l’extrême Finistère ont résonné du pas  cadencé de  nombreuses races de chevaux de trait. Onze au total, plus spectaculaires les unes que les autres ! Traits et Postiers Bretons, Traits du Nord, Boulonnais, Percherons, Auxois, Cobs Normands, Comtois, Ardennais français et belges, Traits Poitevins, Mules Poitevines et Franches-Montagnes Suisses ont conquis le coeur du public venu en masse, malgré quelques intempéries.

Portraits, ambiance et moment privilégiés de convivialité de la Route Trait Breizh 2024…

Mercredi 21 aout, la compétition débutait par deux épreuves qui retracent une tradition du Léon. Sur cette bande de terre littorale et légumière, il était coutume de biner les rangs d’artichauts et de remonter le goémon échoué sur la grève à la force du cheval.

La première épreuve se déroulait dans un champ, à Cléder. Depuis plusieurs mois, les équipes se familiarisaient avec le geste et l’outil. Pour désherber les rangs d’artichauts sans abimer la récolte, il faut maintenir le cheval droit dans les rangs, à la voix, les mains étant occupées à tenir ferme les manches de la bineuse.

Sur le littoral, les goémoniers remontaient l’algue échouée à bord de charettes tractées par deux chevaux « en flèche ». Une technique locale qui cumule la force de deux chevaux attelés l’un derrière l’autre, l’homme menant le cheval de tête.

Deux épreuves qui font revivre l’art et la manière de travailler avec le cheval dans ce pays du Nord Finistère, encore très attaché à son fidèle compagnon de labeur.

L’épreuve reine : le relais d’attelage sous forme de course d’orientation.

Les 200 km du routier qui rallie St-Pol-de-Léon à Brest sont découpés en portions moyennes de 15 km. Des étapes qui permettent de remplacer les chevaux qui viennent de faire un effort par une paire de fringants coursiers, frais et reposés.

Prévoir l’enchainement des chevaux et des équipiers, tout au long de la journée, est un défi logistique et une véritable réflexion stratégique.

Les meneurs ont pour mission d’adopter le bon rythme pour couvrir la distance dans le temps exact qui leur est imparti en préservant l’énergie des chevaux. C’est essentiel pour passer la ligne d’arrivée « à la seconde près » puis, présenter des chevaux en pleine forme au contrôle vétérinaire.
L’attelage embarque aussi un groom et parfois, un navigateur.

Le rôle du groom est capital. Il stabilise la voiture et prête main forte au meneur. Il se tient près à mettre pied à terre et se porter à la tête des chevaux pour les immobiliser ou les calmer.

Le navigateur tient la carte. C’est lui qui mène l’équipage à bon port à travers routes, sentiers et passages obligatoires. Des contrôleurs sont répartis le long du parcours pour s’assurer que les concurrents suivent le tracé officiel. A défaut, des pénalités sanctionnent les équipes.

Les cartes du routier sont mises à disposition des équipes 15 minutes avant le départ. Charge à elles de placer les repères kilométriques, à la main, en fonction de l’échelle (faut pas lambiner )… puis, de ne pas se perdre en route !

Le relais d’attelage ? Une aventure collégiale et la passion des chevaux au cœur de l’histoire.